Croyances & (pseudo-)spiritualité(s) : Pourquoi croit-on ?

Note : il s'agit d'un déjeuner - débat. Un déjeuner et des boissons sont inclus dans le prix.

Dans son excellent livre « Pourquoi croit-on ? », Thierry Ripoll s'est attelé à la passionnante et troublante tâche d’identifier les processus psychologiques et cérébraux qui nous conduisent à croire une multitude de choses (simples superstitions, croyance en l’existence d’énergies non matérielles, pouvoir des rituels et des prières, capacités extrasensorielles, croyances religieuses, théories du complot…).

Ces processus, pour la plupart inconscients, n’épargnent personne, pas même ceux qui affichent un scepticisme radical. À des degrés divers, les croyances trouvent toujours un espace pour se développer et conditionnent souvent à notre insu, nos vies, nos décisions, nos choix et notre rapport au monde.

S’il ne fait aucun doute que les croyances sont des réponses naturelles aux difficultés inhérentes à nos vies et qu’ainsi elles participent à notre équilibre psychique, elles n’en constituent pas moins de redoutables tremplins à des comportements potentiellement dangereux pour le croyant comme pour la société dans laquelle il vit. La montée actuelle des populismes et des extrémismes relève de l’irrationalité de nos croyances et risque de nous plonger dans de nouveaux totalitarismes.

Comprendre pourquoi nous croyons est donc salutaire pour se prémunir de ce risque. Aujourd’hui plus que jamais peut-être. Et c’est ce que nous ferons lors de ce déjeuner-débat avec Thierry Ripoll.

Outre nous aider à nous libérer de certaines de nos éventuelles croyances, le dialogue avec Thierry Ripoll nous permettra de distinguer plus clairement les croyances, ce qu’il appelle les « pseudo-spiritualités » et la ou les spiritualités.

En effet, pour Ripoll, qui se dit « spirituel », la spiritualité est bien éloignée de celles que prônent tant de gourous de toutes sortes : une spiritualité bien plus modeste qui ne prétend ni résoudre les problèmes de ce monde ni constituer une recette miracle pour nous procurer le bonheur que nous recherchons tous si avidement. Une spiritualité de l’émerveillement face à la Nature, le tout de la réalité. Proche de la Phusis des Grecs ? Ou du « Deus sive Natura » de Spinoza ? Ou d’autres encore ?

Et pour reprendre les titres de deux de ses autres livres, une telle spiritualité peut-elle nous aider à éviter de prendre notre douche trois minutes de trop, à réduire un peu notre douloureuse dissonance cognitive, qui rend si difficile l’évolution de nos comportements, tant au niveau individuel comme au niveau collectif, et de participer ainsi un peu moins à la destruction de la planète ?

C'est de tout cela dont nous débattrons avec le philosophe et psychologue Thierry Ripoll.

Après avoir suivi des études de psychologie et de philosophie, Thierry Ripoll a été recruté comme maître de conférences en psychologie à l'Université de Provence en 1994. Il est aujourd'hui Professeur en psychologie cognitive à l'Université d'Aix-Marseille et membre de Laboratoire de Psychologie Cognitive. Il est par ailleurs Directeur du Centre de Formation des Psychologues de l'Éducation Nationale. Son domaine de recherche est celui des sciences cognitives, tout particulièrement la psychologie cognitive, l'Intelligence Artificielle et la philosophie de l'esprit. Ses recherches ont concerné initialement la mémoire, la résolution de problèmes, la perception et l'attention visuelles. Depuis quelques années, il travaille davantage en philosophie expérimentale. Il s’est notamment intéressé aux conceptions intuitives de la relation esprit/cerveau et a publié en 2018 un livre sur ce thème (« De l'esprit au cerveau »). Aujourd'hui, il s'intéresse plus particulièrement aux processus psychiques nous conduisant à :

• Etablir des croyances infondées (« Pourquoi croit-on ? ») ;
• Créer des obstacles fondamentaux (psychologiques, neuronaux, anthropologiques, sociologiques, économiques et politiques) à notre capacité de résoudre la crise environnementale (« Pourquoi détruit-on la planète ? ») et ;
• Vivre un douloureux état de dissonance cognitive, qui rend difficile l’évolution de nos comportements, tant au niveau individuel comme au niveau collectif (« Pourquoi je prends ma douche 3 minutes de trop ? - 14 obstacles au sauvetage de la planète et la solution pour les surmonter »).